Responsables diocésains en temps de confinement : une nouvelle dimension

Le 16 mars 2020 je reçois d'Espérance et Vie la demande de proposer la neuvaine de prière à Lourdes. En tant que responsable diocésaine du mouvement dans le diocèse d’Orléans, je perçois ma mission d’appeler ma liste de veuves et veufs isolés non connectés, pour être en communion et transmettre toutes les informations venant d’Espérance et Vie et de la Conférence des évêques. Nous décidons de nous retrouver à la messe du "Jour du Seigneur" à 11h le dimanche. Pour ceux qui ont un mail, je transmets le courrier dans les différentes équipes du diocèse qui prendront, à leur tour, les initiatives. Ces contacts permettent de rassurer, de donner des renseignements pour livraison de repas ou contacts particuliers, témoigner de la bienveillance…
Grâce à l’Esprit Saint, et qu'à chaque jour suffit sa peine, nous semons à coté de chez nous et restons dans la confiance de notre chemin.

Catherine Canut. Diocèse d'Orléans


Pour accompagner les personnes du groupe pendant le confinement, nous nous relayons avec Catherine pour leur téléphoner. Les coups de téléphone durent une demi-heure, voire plus d'une heure avec certaines qui ont besoin de parler.
Si en début de confinement, il y avait une certaine résignation, aujourd'hui après plus d'un mois, c'est beaucoup plus difficile pour la plupart qui vivent seules. Les consignes du confinement sont bien respectées par peur d'attraper la maladie, voir trop : elles n'osent plus sortir de chez elles. Les journées sont longues. De la résignation initiale nous sommes passés à une certaine déprime sachant qu'il y a encore un mois à tenir, voir plus si le confinement se poursuit pour les plus âgées.
Nous n'envisageons pas de réunions d'ici l'été. Je pense reprendre les réunions en septembre plus tôt que les années précédentes pour recréer les liens et poursuivre le groupe.

Marie Pascale. Diocèse de Besançon.


Dans notre diocèse, à ce jour, aucune personne du groupe Espérance et Vie n'a été touchée par le Covid et pas de nouveau veuvage lié à cette maladie. Thérèse assure un accompagnement téléphonique auprès de deux nouvelles veuves depuis la période de confinement.
Nous avons besoin de contact humain. Le téléphone, les mails, les SMS... ne permettent pas de toucher la douleur, les états d'âme, tout passe par les échanges humains en communauté. Compatir oui, mais pas virtuellement.
Innover comment ? Actuellement il est difficile de se projeter. Chaque jour des informations nouvelles et souvent contradictoires nous sont données. Le monde est à réinventer...

Marie-Annick. Diocèse de Vannes


Dans nos équipes Espérance et Vie, les amis s'appellent régulièrement. Nous avons créé des binômes, chacun prenant soin de l’autre.
Dans une équipe le prêtre accompagnateur envoie ses homélies toutes les semaines et téléphone à la responsable de l’équipe pour partager les nouvelles.

Un groupe "WhatsApp" de discussions existe dans une équipe plus jeune avec notre prêtre accompagnateur. Il nous invite à suivre les messes en plein air dans son pôle : un RV incontournable plein de fraîcheur et de dynamisme car animées par 3 jeunes étudiants et un jeune diacre. Ce curé nous envoie les vidéos de catéchèse pascale faites par une jeune famille sur la chaîne « You Tube ». C’est comme une Visitation dans nos maisons !
Les plus jeunes d’une autre équipe téléphonent aux aînées et les encouragent à tenir bon. Ces contacts rompent l’isolement. On se renseigne sur leurs besoins matériels et leurs occupations dans la journée. Si elles ont des contacts réguliers avec leur famille et ont bon moral. Sécurité et maintien vital du lien social vérifié chez chacune. Une veuve envoie la prière qu’elle prépare pour sa communauté mariste chaque semaine, pour nourrir son équipe d’Espérance et vie dont elle est la responsable.

Echange d’infos sur les bons programmes à suivre sur Internet et à la télévision.
Les aînés pas habitués à se servir d’Internet s’y sont mis par la force des choses et regardent les infos transmises par courriels. C’est une belle avancée ! Aide technique si besoin ! Proposition de masques grand public confectionnés par des bénévoles d’autres groupes. Un lien d’amitié se crée alors.

Annie Danguy. Diocèse de Meaux