Son corps me manque… (Edito de REFLET Septembre 2021)

Il est un manque dont on parle peu, par pudeur, peur du jugement ou parce que cela touche l’intime de notre vie conjugale. Nous l’évoquons parfois en quelques mots avec une personne très proche, souvent hors du cercle familial, ou bien dans un dialogue avec un prêtre quand le climat de confiance le permet.
Croiser nos regards, nous raconter nos journées le soir à table ou sur le canapé, reconnaître le pas ou l’odeur, me blottir dans ses bras ou l’entourer des miens, l’entendre bricoler ou cuisiner, lui demander conseil pour m’habiller, partager les repas, sentir sa chaleur, apprécier sa force ou sa délicatesse…
Tout cela est fini. Bien sûr, on peut regarder les albums de photos ; certains ont gardé le parfum ou un vêtement qu’ils n’ont pas lavé ; ceux qui sont veufs depuis moins longtemps parmi nous peuvent écouter les messages téléphoniques ou visionner une vidéo, etc. Mais rien ne pourra combler l’absence physique de l’être aimé.
Il, Elle n’est plus là, et nos vies affectives en sont bouleversées.
Celles et ceux qui construisent une nouvelle histoire d’amour expriment aussi que tout est différent.
Sans doute ne s’agit-il pas de combler le manque, mais d’apprendre à vivre autrement le manque qui nous habite, en remaniant les relations, la façon de prier, d’habiter son corps, etc.
Pour préparer Reflet, plusieurs membres d’ESPERANCE ET VIE ont échangé sur ce sujet. Des conférences données lors des rencontres à Lourdes et à Paris nous ont éclairés. Nous vous souhaitons de pouvoir parler simplement en équipe de ce manque qui concerne chacun et chacune d’entre nous, d’une manière ou d’une autre. Bons partages !

Sylvie Simon